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Sibérie

Depuis mon retour de Mongolie, les choses s’accélèrent. J’ai construit mon tambour. Un tambour en peau de cheval, qui me permet de voyager. Le cheval est, sur différents continents, toujours très présent et très sollicité, lors des voyages chamaniques. Il me guide, il me transporte et parfois il m’extirpe. Il est l’un de mes plus proches alliés… J’irai d’ailleurs le rencontrer, me connecter à lui, plus tard, chez les Navajos, en Arizona…

Je pratique maintenant régulièrement. Je peaufine ma pratique et j’apprends, j’apprends, j’apprends. J’ai soif de connaissances. Souvent seul, mais toujours avec mes guides, et aussi parfois, au gré des rencontres, avec d’autres chamans.

Rapidement, et par diverses personnes proches du chamanisme ou des chamans, la Sibérie se fait de plus en plus présente. Elle m’attire de plus en plus, elle m’appelle.

La Sibérie, et plus particulièrement, la République de Touva.

La République de Touva est une petite enclave, un petit territoire situé au sud de l’immense Sibérie. Elle est un point stratégique entre la Russie, la Chine et la Mongolie. Sa capitale, KYZYL, est d’ailleurs le centre géographique de l’ASIE. Elle est donc, aussi, au centre du monde chaman. Le chamanisme serait né en République de Touva, selon les Touvains… Ce qui est certain, c’est que cette petite république, se situe dans une zone géographique, où le chamanisme est ancré, depuis la nuit des temps, entre La Sibérie, la Mongolie, la République de Touva et le Kazakhstan.

Elle est une République autonome, rattachée à la Fédération de Russie. Sa situation géographique, entre les empires russe et chinois, l’a contrainte à faire un choix ; et c’est vers la Russie qu’elle s’est tournée. Elle bénéficie d’un statut particulier, qui lui a permis de garder une certaine souveraineté, sa culture et ses pratiques chamaniques, qui m’intéressent au plus haut point.

La République de Touva, bien que liée à la Russie, mais aussi indépendante, lui a fourni durant les deux grandes guerres, de nombreux hommes, et notamment, plusieurs généraux. Actuellement, un général Touvain est fort bien placé dans les arcanes du pouvoir, proche de Vladimir POUTINE. Les Russes ont donc beaucoup de respect, une sorte de reconnaissance, une dette morale pour les Touvains. Ceci, leur a permis de préserver leurs pratiques culturelles.

Ce qui ne fut pas le cas en Mongolie, où les Communistes ont littéralement exterminé, à leur arrivée, les chamanes et souvent leur famille, ainsi que les moines bouddhistes. Ce fut un vrai génocide de plusieurs dizaines de milliers de victimes.

Les Touvains ont échappé à cela, et ont même bénéficié d’avantages économiques, grâce à leurs généraux.

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La pratique du chamanisme, avec ses rituels ancestraux, a donc perduré sans grandes coupures, depuis des centaines d’années. Les lignées de chamanes se sont maintenues et leurs savoirs, leurs connaissances et leurs « secrets » ont donc été transmis, de génération à génération.

Les chamanes touvains, dans leurs pratiques ont beaucoup de similitudes, avec leurs cousins Kazakhs ou Mongoles. Cependant, certaines pratiques diffèrent quand même, (non pas dans le processus, car, par exemple, un « nettoyage de la lignée » est identique), par certains détails de sa mise en œuvre, qui sont différents.

C’était une évidence : il me fallait donc aller les rencontrer, et pratiquer en République de Touva.

Je voulais vraiment vivre un autre chamanisme. J’avais de plus en plus envie, d’apprendre.

Ce fut un long voyage en avion, depuis Nice, vers Paris, puis Moscou, pour arriver à ABAKHAN, et emprunter ensuite, les routes chaotiques, sibériennes, jusqu’à KYZYL.

A Kyzyl, j’achète un tambour au chaman, d’une autre époque, le fameux et grandissime OULCHOUR OLOVITCH, celui-là, même que POUTINE, vient consulter parfois, quand il a un caillou dans sa godasse droite…

OULCHOUR, que j’aurai encore la chance de côtoyer, pour recevoir ses enseignements, un peu plus tard, pendant mon séjour, dans l’Altaï.

Après la visite de KYZYL, LUDMILA OYUN nous rejoint, pour une semaine, et nous prenons la route, en direction du désert, près de la frontière, avec la Mongolie. Une journée de route sous la pluie. Nous sommes inquiets, car quand nous arrivons, il pleut toujours.

Nous plantons les tentes, le soir, avant la nuit, sous la pluie et, le lendemain, il pleut toujours.

Mais, fort heureusement, cela ne dure qu’une matinée. Après, nous aurons un soleil magnifique, et très appréciable en Sibérie, où il peut geler, même en plein mois d’Aout….

Nous plantons les tentes, sur une berge verdoyante, au pied d’une falaise de calcaire, juste à côté d’une rivière étincelante. L’endroit est somptueux. Il respire la tranquillité. Nous sommes au bord de l’eau, au paradis. C’est juste fantastique de douceurs, avec de belles énergies pures, dans une ambiance très féminine.

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Dès le premier jour, nous allumons un feu, et préparons des offrandes, pour remercier les esprits des lieux, de nous accueillir. Durant une semaine, Ludmila, nous explique ses pratiques. Elle nous les enseigne. Nous parlons beaucoup. J’apprends énormément, tous les jours, et ça tombe bien, car j’ai faim. Faim d’apprendre, faim de recevoir et faim de pratiquer, sur cette terre magique….

Nous pratiquons des rituels, fabriquons nos erheens, nous activons nos guzungus et autres objets sacrés, ou de protection. Nous sommes dans le concret.

Et puis, un soir, j’ai le grand honneur de recevoir la confiance de Ludmila, qui me propose de mener, la cérémonie du Feux. Mener la cérémonie du Feu, connaissant la puissance de l’Esprit du Feux, faire cette cérémonie en Sibérie, à la demande d’une grande chamane, je suis aux anges.

Cette cérémonie restera un de mes actes, les plus fondateurs. J’ai été marqué en profondeur, par ce rituel, moi, qui suis « Feux » dans le TAOISME et « Cheval de Feux » selon l’astrologie japonaise.  Cette cérémonie fut magnifique. Je ne pourrais la décrire, tellement les émotions étaient particulières. J’en reste aussi marqué, par les retours de tous et, plus particulièrement, par ceux de Ludmila, que je remercie encore, à chaque fois, que je la vois…

Cette cérémonie fut magnifique. Je ne pourrais la décrire, tellement les émotions étaient particulières. J’en reste aussi marqué, par les retours de tous et, plus particulièrement, par ceux de Ludmila, que je remercie encore, à chaque fois, que je la vois…

Après cette semaine hors du temps, nous avons, avec beaucoup de tristesse, replié les tentes et fait les bagages pour un retour à KYZYL.

A Kyzyl, j’ai pu croiser une autre chamane exceptionnelle : Anissia. Après quelques échanges, elle me propose de revenir le lendemain, car, elle a des choses à me dire… Le lendemain, je reviens ne sachant pas vraiment ce qui m’attendait… Elle me donne son tambour et me demande de jouer. Je suis en transe. Je voyage dans des mondes non-ordinaires guidé, par Anissia…. C’est merveilleux !

Cette femme est puissante et magique, elle est si douce et si forte, je ne suis plus le même homme.

Le lendemain, nous quittons KYZYL.  

Nous reprenons la route avec le chaman OULCHOUR, en direction des montagnes de l’ALTAI. Cette fois encore, nous faisons la route, sous des trombes d’eau. Nous ne sommes pas vraiment rassurés, car nous allons en altitude, et ces orages de montagnes, ne sont jamais très agréables, sous des tentes.

Mais, cette fois encore, dès notre arrivée, la pluie s’arrête : c’est bon signe, nous sommes protégés. Nous aurons une semaine de soleil et même si les nuits sont glaciales, nous profiterons pleinement de ces montagnes, si sauvages, avec leurs énergies, tellement fortes, restées indemnes, et naturelles. L’homme n’y ayant pas mis sa patte. C’est magnifique. Les forêts sont immenses, les arbres d’une beauté rare, et pourtant tellement torturés, par la rudesse du climat, des orages, du froid et des tornades de neiges.

OULCHOUR, nous enseigne au gré de ses humeurs. Il est âgé, alors, il fait quand bon lui semble. Il dégage une telle force, une telle assurance une si grande sagesse. Il donne ce que l’on est apte à recevoir.

Nous activons les tambours, par un rituel magnifique, très symbolique et limpide. Cette initiation me lie à mon tambour, et concrétise mon parcours, en me rapprochant encore, de mes guides, mes alliés et ancêtres. C’est une expérience forte, une nouvelle étape, une confirmation, une porte qui s’ouvre vers une nouvelle voie : LA ROUTE BLANCHE.

Cette ROUTE BLANCHE que j’ai choisie, comme chemin de vie. La voie de la douceur, la voie de la bienveillance, la voie blanche, celle du lait, la voie de la compassion, celle de l’Amour.
Le chamanisme touvain est celui de la voie blanche. Il est celui de la douceur, et c’est dans la douceur, dans la Lumière, que je veux vivre.

J’ai appris chez les mongoles, que parfois, avec les Esprit noirs, il est important de sortir les dents et les armes, pour combattre. Il est important, dans certaines situations, de faire preuve d’une grande détermination, et de force, pour ne pas se faire « bouffer ».

J’ai appris chez les Touvains, que quand on a tapé du poing, sur la table, que lorsque l’on a montré sa grande détermination, sa puissance, qu’il n’y a pas peur en nous et qu’on est prêt à tous les combats, il y a aussi une autre voie possible : La Voie Blanche, celle qui consiste à donner de la Lumière, et de l’Amour, pour élever, plutôt que de combattre.

Ce voyage en République de Touva fut mon Initiation sur la Terre des Chamans.

La confirmation qu’il me fallait, pour voler de mes propres ailes. Ce fut un lancement sur la voie que mon âme a choisi, dans cette incarnation. Incarnation, qui n’est que la suite d’autres, dans le même sens, en d’autres époques, et d’autres lieux, et toujours en lien avec ma famille d’âmes, de « guérisseur/chamane/passeur ».

Recevoir l’approbation de tels chamanes, ne laisse plus de place, au doute, et donne beaucoup de sens à une vie. Le doute, comme la peur, ne font pas bon ménage, avec la mission, de chaman.

Ce fut un reset, fait sur une vie de conditionnements subits, depuis des siècles.  Nous sommes tous conditionnés par notre éducation, par la scolarisation, par notre culture, par la religion, par l’ensemble de cette société consumériste, où l’on nous enseigne à ne pas être SOI, à ne pas être Libre.

En Sibérie ma voie, mes capacités se sont confirmées et éclaircies.

Je sais qui je suis.

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