Amoureux de la Nature, passionné par les animaux, je voulais mettre mes vacances, à profit d’une bonne cause, et en particulier, celle des animaux. Ayant longtemps travaillé dans le social, je tenais à rester dans cette démarche d’implication, pour une cause bienfaisante, mais surtout destinée à la cause animale. Comme j’avais prévu de partir pendant mes vacances, il était évident, pour moi, que du bénévolat serait ce qui me conviendrait le plus.
L’éléphant est un des animaux qui me fascine le plus, et cela, depuis ma plus tendre enfance. J’ai lu et vu nombre de reportages, de livres et me suis toujours délecté de tout ce qui s’approche des animaux de manière générale. Bien entendu, j’adore et je m’intéresse à tous les animaux, mais j’avoue avoir une sensibilité toute particulière, pour certains. Outre mon animal de Pouvoir et mes Alliés, l’éléphant reste un animal qui tient une place toute particulière, dans mon cœur. Combien de fois, me suis-je retrouvé au cirque, alors que j’ai horreur de voir les animaux en prison, juste pour aller parler, ou donner une carotte, aux éléphants….
Les troupeaux d’éléphants sont des groupes dirigés par une femelle, souvent la plus ancienne. Et, la plupart du temps, ce groupe a des liens familiaux. Elles sont mères, filles, sœurs ou tantes. Les mâles sont exclus du groupe, à l’adolescence et vivent souvent seuls, à la périphérie des groupes de femelles. Ce sont des groupes matriarcaux, comme cela se trouve souvent chez certains animaux « évolués », qui ont une organisation sociale très forte. C’est par exemple, aussi le cas, chez les orques.
C’était d’ailleurs aussi le cas, chez les êtres humains, à l’époque des chasseurs / cueilleurs.
C’était il y a très très longtemps, avant les religions monothéistes, et avant la sédentarisation de nos très lointains ancêtres. C’est d’ailleurs la sédentarisation, avec l’apparition de la propriété privée, qui a bouleversé ce système de tribu. La propriété privée a créé une pyramide, en fonction du pouvoir des individus, donc en fonction des richesses de chacun. La sédentarisation a créé les villes, la richesse, le pouvoir, l’individualisation et la tribu a éclaté. L’homme s’en est trouvé très perturbé dans son fonctionnement, tant social qu’émotionnel, pour ne pas dire psychologique. La tribu est notre fonctionnement de base, ce sont des groupes familiaux, mais pas que, d’une quinzaine voire une vingtaine de personnes, ayant des liens très fort, entre eux. Certains peuples autochtones fonctionnaient encore de la sorte, dans un passé pas si éloigné. C’était le cas dans certaines tribus amérindiennes ou c’est la femme qui possédait le tipi et quand l’homme ne remplissait pas correctement, sa fonction, la femme le chassait et se trouvait un autre mari.
Ce système de tribu réapparait depuis quelques dizaines d’années un peu partout dans le monde. Des gens, ayant une idéologie, une philosophie commune se regroupent, pour recréer consciemment ou non, ce système de tribu. Nous pouvons constater cela autour de nous, avec tous les « éco-villages », qui font renaître de vieilles bâtisses abandonnées, hors du tumulte des grandes mégalopoles, dans le but de recréer des liens forts entre individus et surtout une vie saine proche de la nature. Cela n’étant qu’un exemple, parmi tant d’autres….
Les villes font apparaître au sein des groupes humains, différentes castes, ou différentes classes sociales, basées sur la propriété privée, donc sur la richesse. Elles sont souvent inégalitaires : les plus riches exploitant les plus faibles, les plus pauvres. Mais je m’égare, quoiqu’un peu d’histoire ne fait jamais de mal… En tout état de cause, ceci est une autre histoire…de l’humanité (cf. le livre de Noah HARIRI « Sapiens Une brève histoire de l’humanité).
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos éléphants… Il me fallait donc trouver, un lieu accueillant des éléphants, un lieu ayant pour vocation de leur venir en aide, un lieu avec une grande éthique.
Je me suis donc rapproché du GANESHAPARK, à KANCHANABURI, en Thaïlande. J’ai pris contact avec son créateur François COLLIER, avec qui le courant est de suite, passé. François rachète de vieux éléphants qui sont mis de côté, car plus en état de rapporter de l’argent à leur propriétaire, qui les laisse crever, tout doucement, dans un coin, une chaine à la patte. Ce sont majoritairement des éléphantes qui étaient utilisées dans les usines à touristes, où pour une poignée de bahts, les moutons, oh zut !!! Arrêtez les moutons…. Je voulais dire des « touristes » (c’est souvent presque pareil…sauf qu’un mouton, c’est gentil…) descendent du bus, pour se faire prendre en photo, à côté d’un éléphant, voire, lui monter sur le dos (de l’éléphant car ce n’est pas possible de monter sur le dos d’un mouton, même à Panurge, quoique certains en seraient bien capables…oups je m’égare encore avec ces moutons que je n’ai de cesse de compter…). Donc François se retrouve avec de veilles grand-mères éléphantes souvent très fatiguées, voire très cabossées. Avec son équipe de jeunes mahouts, il met toute son énergie et toute sa passion, pour remettre sur pattes, ces mamies, de plusieurs tonnes. Et ça marche. Doucement, elle se rétablissent et deviennent de plus en plus joueuses, malgré le poids (3 tonnes en moyenne) des années…. Pppfff !!!
Une belle relation entre le mahout et l’éléphant se crée, et ils deviennent vite, inséparables. C’est vraiment impressionnant de voir la tristesse d’une éléphante, quand son mahout doit s’absenter, quelques jours. C’est un signe fort, qui témoigne qu’elles sont heureuses, au GANEHSAPARK.
J’ai donc pris mon sac à dos, mon duvet, un billet pour BANGKOK, et je me suis envolé, pour 1 mois, destination, la Thaïlande. Sans itinéraire précis, sachant juste, que je passerai deux semaines, avec les éléphants, le reste sera destiné à l’aventure, avec le guide du routard, et le hasard des rencontres.
Je suis donc resté deux semaines, avec ses Dames merveilleuses. Les éléphantes sont des guérisseuses, hors norme. François organise aussi, des stages de guérison, au GANESHPARK, avec Christine.
Les éléphantes ont cette faculté, de ressentir toutes nos émotions, et de soulager nos maux.
Quand je suis arrivé, la belle Yani, la matriarche est venue se mettre devant moi, à quelques centimètres, de mon visage, pour me sentir, pour me ressentir. Un animal de trois mètres, de plus de trois tonnes, qui se pointe devant soi, et dont le regard semble vous transpercer, c’est juste une expérience incroyable.
Je me suis senti tout petit, mis à nu, et des émotions incroyables m’ont envahi.
Ne le répétez pas, mais j’ai pleuré. Et aujourd’hui, encore, quand j’écris ces mots, cette même émotion revient. Je crois que c’est à cet instant précis, que je suis tombé amoureux, de cette magnifique madame, qu’est Yani. J’ai passé deux semaines collé à elle, à lui parler, à la caresser, à nager avec elle. Quand nous allions, deux fois par jour, à la rivière KWAI (oui oui, celle du film « le pont de la rivière Kwai »), je m’allongeais sur son dos, durant toute la baignade. Pendant, qu’elle se frottait contre la berge, moi, je me connectais à elle. Durant nos séances, à la rivière, j’étais comme un enfant, avec les mahouts toujours à rire, à plaisanter et se chamailler : quel bonheur !
Les éléphants nous jetant à l’eau et nous aspergeant d’eau et de boue : quelles parties de rigolades…
Un éléphant ça trompe énormément, désolé, elle est nulle je sors… mais surtout ça mange énormément. Alors, pour pourvoir les nourrir, le GANESHAPARK accueille des visiteurs qui viennent vraiment passer du temps avec les éléphants. Ils dorment sur place et partagent la vie de l’équipe. C’est un éco-centre vraiment sympa, super cool, avec une équipe très joyeuse et prévenante, où il fait bon se poser quelques jours avec, ce qui est vraiment extraordinaire : un troupeau d’éléphants.
J’ai passé des moments exceptionnels, avec ces éléphantes. J’ai passé des heures entières, à les toucher, à les caresser, à me relever en plein milieu de la nuit, pour les regarder sous la lumière de la lune. J’ai beaucoup parlé avec elles, sans un mot, juste avec le cœur, avec l’âme. C’était vraiment fantastique. Un vrai rêve d’enfant, que j’ai réalisé.
Merci François de m’avoir permis cela…
Et puis, un jour, il m’a fallu m’en aller.
Le soir, avant mon départ, nous discutions avec François, au milieu du parc, et Yani est venue. Elle est venue, elle s’est mise en face de moi, à quelques centimètres de mon visage, ses yeux m’ont transpercé et j’ai, encore, pleuré. A grosses larmes, j’ai pleuré.
François m’a dit : « Lionel, elle sait que tu t’en vas demain, alors, elle vient te saluer… »
Je pense souvent, à vous, l’équipe du Ganeshapark. Je pense très souvent mes sœurs éléphantes.
Je pense souvent, à toi, Yani, mon amoureuse. Tu es dans mon cœur. Je pense à toi…
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